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Des investissements supplémentaires sont possibles

05.06.2023, Finances et fiscalité

Sur mandat d’Alliance Sud, l’économiste Cédric Tille, professeur au renommé Institut de hautes études internationales et de développement, à Genève, a exploré la marge de manœuvre financière de la Confédération pour les vingt-cinq prochaines années.

Dominik Gross
Dominik Gross

Expert en politique fiscale et financière

Des investissements supplémentaires sont possibles

La dette de la Suisse a considérablement diminué ces dernières années.
© Alliance Sud

 

Sa conclusion est claire : d'un point de vue économique, la Confédération n'a aucune raison de prendre des mesures d’austérité. Au contraire : l'endettement public extrêmement bas de notre pays rend possible des investissements supplémentaires dans les prochaines années. Selon Cédric Tille, au moins 15 milliards de francs sont disponibles pour des dépenses supplémentaires d'ici 2030, et même 25 milliards d'ici 2050 — sans que le taux d'endettement extrêmement bas de la Suisse n'augmente.

Deux facteurs sont prépondérants pour ce résultat : les intérêts sur les emprunts d'État restent très bas en termes réels pour la Confédération, en dépit des hausses des taux d'intérêt de la Banque nationale suisse. De plus, avec l'inflation actuelle, l'endettement de la Confédération diminue par rapport au pro­duit intérieur brut (PIB), car ce dernier augmente sous l'effet de l'inflation. L'étude révèle l'erreur fonda­mentale du Conseil fédéral dans sa gestion de la dette publique suisse : le chiffre absolu en francs et en centimes n'est pas pertinent pour mesurer « l’état de forme » de la Suisse en matière budgétaire. Ce qui compte, c'est le rapport entre la dette et le PIB. Et à cet égard, la Suisse est extrêmement bien placée, voire trop bien, en comparaison internationale.