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Communiqué
Climat : Temps d'assumer les responsabilités
05.09.2019, Justice climatique
La Suisse a pris des engagements internationaux dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat ; de tels engagements existent également dans le domaine de la coopération au développement. Dans une prise de position, Alliance Sud expose les interrelations et appelle la Suisse à assumer sa responsabilité financière.
Sous le titre « Justice climatique et financement international du climat dans une perspective de développement », Jürg Staudenmann, expert climat d'Alliance Sud, analyse l'objectif et l'importance du financement international du climat, que la Suisse a accepté dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat. La Suisse s'est engagée, conformément à sa responsabilité climatique et à sa puissance économique, à apporter une contribution annuelle appropriée aux 100 milliards de dollars par an que les pays industrialisés doivent mettre à disposition des pays en développement pour l'atténuation (réduction des gaz à effet de serre) et l'adaptation (protection contre les effets du changement climatique toujours plus marqué).
Dans sa prise de position, Alliance Sud montre que la juste contribution de la Suisse s'élève à 1 milliard de dollars US par an. La prise de position présente des solutions quant à la manière dont ces fonds peuvent être mobilisés selon le principe du pollueur-payeur et invite le Conseil fédéral et le Parlement à prendre d'urgence les mesures nécessaires. Dans son projet 2021-2024 sur la coopération internationale, le conseiller fédéral Ignazio Cassis, chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), a récemment proposé que les contributions au financement international du climat – qui, il faut le souligner, sont déjà trop basses – soient financées principalement par le budget de la coopération au développement. « Il est cynique de la part de la Suisse de vouloir vendre deux fois le même franc aux pays en développement, une première fois en tant qu'aide publique au développement et une seconde fois en tant que financement du climat », déclare Jürg Staudenmann. Même les projets de développement sensibles au climat ne sont pas des projets climatiques en soi. Et inversement, les projets d'atténuation ou d'adaptation ne réduisent pas automatiquement la pauvreté.
Alliance Sud demande donc que le financement international du climat soit fait par des ressources supplémentaires prélevées selon le principe du pollueur - payeur. Concrètement, une taxe sur les billets d'avion ou l'extension de la taxe sur le CO₂ aux carburants devrait générer des revenus qui pourraient également être utilisés pour le financement international du climat.